Garuffa, Egidio - Le Dirigeable à raréfaction (1921)
Le Dirigeable à raréfaction
La Navire Aérien AV2 Vaugean-Gargiulo
Inventé par Alexandre Vaugéan, Ingénieur
Librairie aéronautique Etienne Chiron, 1921
L’inventeur présente son projet de “Navire Aérien”.
Cet appareil, qui ne se sert d'aucun gaz et emprunte sa force ascensionnelle à l'air ambiant plus ou moins comprimé dans ses enveloppes. Il peut à volonté et par le seul jeu de ses pompes, s'élever et descendre lentement à la verticale. Il n'est donc tributaire d'aucun port, d'aucune gare, d'aucun champ d'atterrissage. Un dispositif spécial .de « self-abri », qui fait corps avec l'appareil, lui permet, une fois à terre, de se constituer son propre hangar : en comprimant l'air dans l’intérieur de ses flancs, il prend l’aspect d'une énorme baleine que nulle bourrasque ne peut ébranler.
L'air étant son seul élément, tous les points du globe lui sont accessibles, et la plus misérable cabane devient pour lui un port équipé ; il peut, sans faire marcher ses hélices et, tout comme l'oiseau, monter, descendre, flotter. planer à n'importe quelle hauteur, au-dessus d'un point quelconque ; embarquer, par exemple du caoutchouc dans une forêt inextricable, a 1'aide d'un simple câble qui amènera la charge à bord, et pourra la déposer de même là ou l'on voudra, sans aucun intermédiaire, sans aucun transbordement, avec ses propres équipes.
Pouvant monter très haut, il se trouve dans un ambiant de moindre résistance et les plus grandes vitesses utiles deviennent pour lui possibles.
L'inventeur envisage la construction d'appareils de 66.000 à 180.000 mètres cubes pour 115 à 200 mètres de longueur, pouvant porter depuis 100 passagers jusqu'à 150 tonnes de marchandises.
De plus, pour rendre la construction plus légère et, partant, plus économique, il a pensé à chauffer l'air comprimé contenu dans ses enveloppes en utilisant pour cela les gaz d'échappement des moteurs.
D'autre part, il a doué son navire d'une forme spéciale qui lui permet d'emprunter, sans dépense aucune, un supplément de force motrice a l'air qui s'engouffre dans la « zone de vide », créée a l'arrière de l'appareil, par le seul fait de son déplacement.
Si, à toutes ces considérations d'ordre économique, on ajoute celle qui consiste à se passer de tout gaz étranger et emprunter à l'air ambiant la force ascensionnelle dont il a besoin, il sera facile de se rendre compte des avantages que présente le Navire Aérien. Les moteurs qui seront à bord de ce dirigeable fonctionneront à l'huile lourde et non à la benzine. Ainsi donc, pas d'hydrogène, pas de benzine a bord ! Les causes d'incendie, si souvent observées dans tous les genres d'avions, seront inconnues au Navire Aérien.
Muni de 4.000 kilos de combustible et de tous les approvisionnements nécessaires, d'un poste de T. S. F. puissant, et offrant à ses passagers tout le confort qu'ils trouvent aujourd'hui dans les voitures de la Compagnie des Wagons-lits, le Navire Aérien de M. VAUGEAN satisfera toutes les conditions que doivent remplir les appareils de transports commerciaux aériens.
82 pages – en français