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Mehtidis, Alexis - Guerre aérienne sur la Grèce et l'Albanie (1940-1941)

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Amateurs de thrillers faciles, passez votre chemin. Historiens à la recherche d’information clinique, ceci est pour vous.

Une impressionnante chronologie de 130 pages sur les opérations aériennes – jour par jour – entre le 8 juillet 1940 (jour où la mégalomanie mussolinienne pensait ne faire qu’une bouchée de l’Albanie et de la Grèce) et le 30 avril 1941, fin de l’opération DEMON qui marquait l’évacuation totale des forces alliées de Grèce vers la Crète, puis vers l’Egypte.

Des opérations intéressantes et complexes puisqu’elles mettaient en action pas moins de sept armées de l’air et tous les types d’opérations : chasse, bombardement, reconnaissance, transport, parachutage, minage, attaque à la mer, torpille, hydraviation, attaque ASM, guerre électronique, etc…

Ce qui frappe au début, c’est que la vraie maîtrise du ciel semble être britannique tant que la Luftwaffe n’entre pas dans le conflit.

Le deuxième élément qui transparaît dans les lignes du Prof. Mehtidis est le nombre de type d’appareils différents. Certes, les Blenheim, Gladiator, Wellington, Z.1007, CR.42, Bf.109, Ju-52 (des deux côtés !) et Stuka étaient omniprésents, mais une myriade d’autres types d’appareils (P.24, Bombay, Hurricane, Spitfire, Z.506, Breguet XIX, Potez 25A, Bloch MB.315, He111, etc…) ont dû transformer le quotidien des logisticiens de chaque belligérant en un cauchemar permanent.

On s’aperçoit que, très vite, tout le monde traverse la Méditerranée dans tous les sens : les Italiens attaquent la Crête à partir de la Lybie ; les Allemands essayent de miner le Canal de Suez à partir de Rhodes ; la Grèce est soutenue par les convois britanniques qui viennent d’Alexandrie et de Port Saïd et des bases aériennes de Mersa Matruh et de Malte ; l’armée de l’air yougoslave va se réfugier à Aboukir. En outre, les pages très complètes sur le volet aérien de la bataille navale du Cap Matapan illustrent largement ce concept.

L’Albanie, en tant que telle, ne semble pas très intéressante : elle sert de terrain d’affrontement, de glacis retardant l’invasion de la Grèce continentale. mais pas vraiment d’enjeu de conquête stratégique. Et ce n’est qu’une fois que la Luftwaffe en aura terminé dans le ciel yougoslave (et que le roi Pierre aura fui vers la Grèce, puis en Egypte à bord d‘un Bombay de la RAF), que les Bf.109 auront les mains libres pour tout balayer en Grèce.

Les néophytes apprendront plein de choses intéressantes au fil des pages: sur la technique britannique de la piste satellite pour disperser les Hurricane autour de la base de Larissa ; sur leur capacité d’interception des messages “Ultra” les avertissant de l’imminence d’une attaque sur Rhodes ; sur le rôle de la ligne de défense Metaxas et des fortifications Rupel ; sur le manque total de respect envers les navires-hôpital ; ou sur les opérations aéroportées allemandes sur le Canal de Corinthe pour couper la Grèce continentale du Péloponnèse et empêcher la retraite britannique ; et, bien entendu, sur les divergences entre le Commandant-en-Chef Grec et la RAF, cette dernière refusant d’opérer en appui tactique des forces terrestres grecques.

Au fil de la simple succession chronologique des actions aériennes, on entre dans cette campagne, on en construit mentalement une vision d’ensemble et on se prend à attendre la suite de l’histoire. Finalement, les amateurs de thrillers y trouveront aussi leur compte.

126 pages – en anglais